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Selon le Dr Jean-Christophe Paget, urologue à l’hôpital Tenon, à Paris, la prise de 50 mg de progestatifs ne protège pas contre les maladies cardio-vasculaires. Il rappelle que c’est en France que l’on prend les premières pilules dites « œstroprogestatives ».

Selon un spécialiste français, la prise de 50 mg de progestatifs ne protège pas contre les maladies cardio-vasculaires

Le risque cardio-vasculaire associé à la prise de contraceptifs hormonaux diminue de 50 % entre la première et la quatrième année de prise. Mais il reste important, même si les contraceptifs oraux sont prescrits le moins longtemps possible. En effet, après la première année de traitement, le risque cardio-vasculaire chute de 25 %, selon le Dr Paget. Une pilule classique à 20 mg de progestatifs est un contraceptif hormonal qui peut être prescrit pendant quatre à cinq ans.

Les risques cardio-vasculaires sont donc liés à la durée de prescription, mais aussi à la prise de certains médicaments. Un traitement de la ménopause, par exemple, peut présenter des risques. La prescription de ces traitements peut entraîner une augmentation du risque cardio-vasculaire, mais cela ne change rien au risque de mortalité cardio-vasculaire associé à la contraception.

:« Les pilules à 50 mg ne réduisent pas le risque cardio-vasculaire », indique-t-il.

Un effet protecteur de la prise de 50 mg de progestatifs sur le risque cardio-vasculaire est donc théorique. Mais les données publiées ne vont pas dans ce sens. Pour l’instant, aucune étude ne permet d’affirmer qu’un traitement à 50 mg de progestatifs est sans danger pour le cœur. Les femmes ne sont pas exposées à des risques accrus de maladies cardio-vasculaires.

Une étude française conclut à une baisse de 25 % du risque cardio-vasculaire

Une étude française publiée fin mai dans le Cancer Epidemiology and Environmental Medicine par le Dr Fabrice Chrétien, chef de service de médecine préventive à l’hôpital Saint-Louis (AP-HP) et par le Pr Didier Bensadoun, chef du service de médecine nucléaire à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), indique qu’une pilule de 50 mg de progestatifs ne protège pas contre les maladies cardio-vasculaires.

Les auteurs de cette étude publiée dans ont évalué le risque cardio-vasculaire chez 20 000 femmes qui utilisaient des contraceptifs oraux durant 10 ans et pendant 25 ans sans contraception. Les résultats de leur étude sont inquiétants : la prise de 50 mg de progestatifs sur une période de 4 à 5 ans ne protège pas du risque cardio-vasculaire associé à la prise de pilule.

Selon les résultats de l’étude, le risque cardio-vasculaire associé à la prise de contraceptifs oraux est réduit de 25 % après une période de 4 à 5 ans. Le risque de maladies cardio-vasculaires diminue en effet de 50 % au cours de la première année de traitement, mais le risque reste important après la première année. Selon le Dr Paget, cette étude montre que les femmes qui prennent des contraceptifs oraux pendant plus de quatre à cinq ans ont des taux de risque cardio-vasculaire significativement plus élevés que celles qui prennent les pilules pendant moins d’un an. Pour le Dr Bensadoun, la prise de 50 mg de progestatifs pendant une période plus courte ne réduit pas le risque cardio-vasculaire.

Mieux vaut prendre la pilule tous les mois

La prise de 50 mg de progestatifs par jour sur une période de quatre à cinq ans ne réduit pas le risque cardio-vasculaire, même si la diminution du risque après la première année n’est pas significative, explique le Dr Paget.

« La pilule est une pilule hormonale, pas un produit médicamenteux », rappelle le Dr Bensadoun. « On peut prendre une pilule tous les mois, mais cela ne réduit pas le risque cardio-vasculaire. On n’a pas trouvé de raison pour expliquer cette absence de réduction du risque. »

En France, le nombre de cancers du sein augmente de 5 à 10 % par an, selon le Dr Bensadoun, en raison notamment du dépistage organisé et du recours aux mammographies. Les médecins sont formés à une prise en charge spécifique pour les femmes qui ont des facteurs de risque. Il existe par exemple un traitement hormonal de substitution (THS) qui peut être prescrit aux femmes ayant des facteurs de risque de cancer du sein. L’hormonothérapie est indiquée pour des femmes ménopausées ou pour celles qui présentent un risque de cancer du sein.

La pilule oestroprogestative est un contraceptif très peu efficace contre les maladies cardio-vasculaires

La prise de 50 mg de progestatifs par jour pendant quatre à cinq ans ne réduit pas le risque cardio-vasculaire. C’est ce que confirme une étude publiée le 29 mai dans . La pilule œstroprogestative classique de 20 mg de progestatifs n’a pas plus d’effet contre le risque cardio-vasculaire. Selon les auteurs, il n’y a pas de raison de changer le type de pilule utilisé par les femmes ayant un risque de maladies cardio-vasculaires.

Pour en savoir plus sur les dangers des pilules œstroprogestatives

La prise de contraceptifs œstroprogestatifs a des effets nocifs sur la santé des femmes, indique le Dr Paget. Ces contraceptifs sont à l’origine d’un grand nombre d’accidents vasculaires cérébraux. Le risque de thrombose veineuse et de thrombo-embolie artérielle (embolie pulmonaire) est également plus élevé lors de la prise de ce type de pilule.

Le risque de thrombo-embolie artérielle augmente lorsque les contraceptifs œstroprogestatifs sont pris durant plus de quatre ans (4 à 5 ans).

Le risque d’accident cardio-vasculaire est également augmenté chez les femmes prenant des contraceptifs œstroprogestatifs. Une femme âgée de 55 à 60 ans présentant un risque cardio-vasculaire moyen a 40 % de risque d’accident cardio-vasculaire supplémentaire par rapport à une femme jeune sans risque cardio-vasculaire.

Si vous devez prendre une contraception œstroprogestative, il est important de vérifier que la prescription médicale ne comporte pas de contre-indications.

Par ailleurs, les contraceptifs œstroprogestatifs ne sont pas tous sans danger. Une étude a notamment montré qu’ils sont moins efficaces contre la stérilité.

Sources :

Institut national du cancer (Inca),

National Heart, Lung, and Blood Institute (Nhlbi),

Centre international de recherche sur le cancer (Circ),

Les effets secondaires des hormones œstrogéniques : https://sante-info.org/sante/effets-indesirables-medicament/

L’œstrogène, un risque cardio-vasculaire accru : https://www.medisite.fr/sujet-les-risques-cardiovasculaires-lies-aux-pilules-œstroprogestatives.66714.83.html

Thrombo-embolie veineuse : https://sante-info.org/sante/cancers/veineuse/